Le mythe de Héros


Des personnages particuliers

Dans Homère, le mot héros ne désigne pas encore des personnages divins, honorés par des sacrifices particuliers. Il s'applique en général à tout individu distingué par des qualités éminentes, capable de porter les armes et de prendre part aux délibérations des assemblées. De plus, bien que l'épithète de héros soit donnée le plus souvent aux princes ou chefs, tels qu'Agamemnon, Alcinoüs, Laomédon, Laerte, etc., Homère l'emploie aussi pour désigner le jeune homme encore inconnu, le vieillard décrépit, le barde frappé de cécité, le messager en fonction.
Quant au terme de divin qui accompagne presque toujours la dénomination de héros, c'est une épithète surabondante qui n'indique nullement une naissance divine.


Des demi-dieux

Dans Hésiode, la quatrième race placée sur la terre par Jupiter est « la race divine des héros, qu'on nomme demi-dieux. » Ces demi-dieux ne sont autres que les vaillants guerriers des temps héroïques, déjà divinisés par les poètes, pour leurs rudes combats devant Troie et à Thèbes, leur patrie, ainsi que pour la simplicité de leurs mœurs et leur courage. Quand ils eurent succombé, Jupiter leur accorda une condition et un séjour distinct de ceux des hommes. Il les plaça aux extrémités de la terre et loin des immortels, dans les îles des bienheureux, où règne Saturne.
Pindare, qui sépare nettement les héros des dieux et des hommes, les place comme point médial entre la race céleste et la race humaine. Quelques-uns d'entre eux, comme Hercule, s'élèvent cependant au rang des dieux, et tous sont l'objet d'un culte religieux. Les traditions relatives à ces héros, étroitement liées à celles qui regardaient l'origine, les dispersions et le destin des diverses races, devinrent le sujet des poèmes épiques, dont le rythme s'appela héroïque, et qui formèrent un cycle mythique qui se termine au retour des Héraclides dans le Péloponnèse. C'est depuis cette époque, et sans doute par le canal des Doriens, que le culte des héros se répandit dans toute la Grèce.
Dans le sens le plus restreint, les anciens comprenaient sous ce nom de héros les individus nés d'un dieu et d'une mortelle comme Hercule ; ou d'un mortel et d'une déesse, comme Achille. La remarque d'Eustathe, que les seconds étaient regardés comme doués d'une vertu moins mâle, n'a aucune valeur. Dans l'acception la plus large, l'épithète de héros s'appliquait à tous les personnages célèbres des temps héroïques, guerriers, bienfaiteurs de l'humanité, divinisés par la reconnaissance des âges suivants.
Au nombre des derniers se trouvaient les chefs de races, de migrations, les fondateurs de villes, les protecteurs des cités, des familles, des corporations. Tels étaient les héros éponymes, Hippothoon, Antiochus, Ajax, Léos, Erechthée, Égée, Œ née, Acamas, Cécrops, Pandion, qui donnèrent leurs noms aux dix tribus d'Athènes. Tels étaient encore les héros enchoriaux Phylacus et Antonoüs de Delphes, Marathon, etc., dont le culte était ceux de tout local, et qui étaient regardés comme des génies tutélaires, veillant sur leurs protégés, les secourant dans le malheur, et leur envoyant des songes prophétiques.


Le paradis des héros

Après leur mort, les héros étaient reçus dans l'Olympe, comme Hercule, Pollux, Quirinus ; ou dans les îles heureuses, comme Rhadamanthe et Eaque ; ou dans l'île Leucé, ainsi qu'Achille. On croyait encore qu'invisibles aux mortels, ils avaient pour demeure les régions supérieures de l'atmosphère, brillant au milieu des astres dans la voie lactée ; ou bien que, comme les génies des lieux, ils habitaient les bois, les autels, les chapelles, etc., qui leur étaient consacrés.


Les sacrifices aux héros

Ce n'est que postérieurement à l'époque homérique qu'on voit célébrer des sacrifices en l'honneur des héros. Ceux-ci n'étant regardés que comme des hommes divinisés, on ne leur offrait, à proprement parler, qu'une offrande funèbre, consistant en libations de miel, de vin, d'eau et d'huile, ou de lait. On déposait aussi devant leurs autels les prémices des récoltes et du bétail. Quand on leur sacrifiait des animaux (toujours noirs), il fallait que la victime reçût le coup mortel la tête tournée vers la terre, et l'on brûlait la chair au lieu de l'employer pour un festin sacré.
La cérémonie avait toujours lieu le soir. On ne pouvait employer pour les sacrifices héroïques les autels des dieux. Il fallait se servir des tertres peu élevés, dans la construction desquels il n'entrait pas de pierres. Quant aux sanctuaires des héros, c'étaient des chapelles mortuaires ou herôons, situés au milieu des bois sacrés.
Par ailleurs, on donnait le d'Héroïnes aux femmes des âges héroïques.

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