Le mythe de Janus


Un dieu latin

Janus est une divinité latine, sur le caractère et les attributions de laquelle les mythologues ne sont nullement d'accord. Les anciens Latins adoraient Janus comme un génie bienfaisant qui veillait à la prospérité des familles et défendait l'entrée des maisons contre les attaques des esprits funestes. De là le nom de janua, donné à la porte, et celui de janus, à un passage voûté ouvert des deux côtés.
Il est probable cependant que, même dans l'origine, les attributs du dieu ne se bornaient pas à cette fonction toute matérielle, et qu'il présidait symboliquement au début de toutes choses. Tel était du moins le caractère du Than étrusque, qu'on identifia avec Janus, dans la suite des temps. Chez les anciens Tusques, Than, l'un des dieux suprêmes, était surtout regardé comme dieu des augures, qui, avant de commencer leurs opérations divinatoires, traçaient dans le ciel, avec le lituus, deux lignes perpendiculaires l'une à l'autre, et dont chaque extrémité était dirigée vers un des points cardinaux. De là sans doute l'usage de représenter Janus avec deux ou quatre faces, et de donner le même nombre de portes à ses temples.


L'évolution du culte de Janus

En adoptant le culte du dieu, les Romains l'altérèrent, par le mélange des traditions et des symboles nationaux. Ainsi, on l'identifia quelque fois avec le soleil, en tant que dieu du ciel. Suivant Servius, son double visage désigne le commencement et la fin du jour, ses quatre faces les quatre saisons. Le même auteur rapporte qu'on représenta Janus avec deux visages, comme symbole de l'alliance des Romains et des Sabins, après un traité entre Romulus et Tatius. D'autres y voient le symbole de la connaissance du passé et de l'avenir.
Une fois le Janus étrusque, dieu des augures, adopté par les Romains, il devint naturellement le dieu qui préside au commencement, au début de toutes choses, si toutefois il n'avait pas déjà cette fonction primordialement. Aussi lui consacra-t-on le premier mois de l'année, et lui offrait-on les premières libations dans les fêtes des dieux. On le faisait présider au point du jour, sous le nom de pater matutinus. Enfin, on ouvrait les portes de ses temples lorsqu'une guerre commençait.


Les différents mythes relatifs à Janus

Quant aux traditions mythiques sur Janus, voici les principales. Il est fils de Cœlus et d'Hécate, ou d'Apollon et de Créuse. Critolaüs, dans Plutarque, le fait naître de Saturne et d'Entoria, et dit qu'il se tua, ainsi que ses frères Hymnus, Faustus et Félix, par suite du chagrin que lui causa la mort de son grand-père maternel, lapidé par des paysans ivres. Les Romains, frappés de la peste, consultèrent l'oracle, qui leur ordonna d'élever à Satune et à ses quatre fils un autel avec quatre visages. Ils nommèrent aussi januarius l'un des mois de leur année. Quant aux morts, ils furent placés parmi les astres de protrygéterès.
Suivant Ovide, Janus était au commencement de toutes choses, et, lors de la séparation dés éléments, eut sous sa présidence le ciel, la mer, les nuages, la terre, la guerre et la paix.
D'autres traditions plus vulgaires relient Janus à un état de prospérité de l'Italie, semblable à l'âge d'or des Grecs, et le placent à la tête de toute civilisation. Époux et frère de Camisa, il accueillit dans le Latium Saturne, chassé du ciel. Le dieu, reconnaissant, lui enseigna les premiers éléments de tous les arts, et tous deux gouvernèrent en commun.
Suivant Athénée, Janus était un Grec, qui s'enfuit de son pays natal, et vint apporter à l'Italie les connaissances d'une contrée plus civilisée. Parmi les découvertes qui lui sont attribuées figurent l'art de la navigation et l'impression de la monnaie.
Janus eut de Camisa, Æther et Clisthène ; de Vénilia Canens ; de Juturne, Fontus.


Le culte et les représentations de Janus

Le culte de Janus était très répandu chez les Romains. Le premier temple en l'honneur de ce dieu fut élevé par Numa. Il n'avait que deux portes, mais on en construisit un second en doublant ce nombre, après avoir trouvé une image du Janus quadrifons à la prise de Faléries.
A Rome, le temple de Janus restait ouvert en temps de guerre, et ne se fermait qu'en temps de paix. Cet usage a été interprété de diverses manières, que nous ne rapporterons pas ici. On représentait Janus avec deux ou quatre visages barbus, ayant d'une main le lituus et de l'autre une clef, dans la figure de laquelle quelques-uns ne voient qu'une altération de la forme de l'ancienne baguette augurale des Étrusques. Il avait souvent le nombre de 300 dans la main droite, et celui de 65 dans la gauche, par allusion aux jours de l'année.

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