Le mythe de Sirène


Des nymphes célèbres

Les Sirènes sont des nymphes célèbres par la douceur de leur chant. Homère n'en connaît que deux, douées, à ce qu'il semble, de la vertu prophétique, et dont il ne donne pas les noms. Elles habitaient, suivant ce poète, une île située entre l'île d'Æa et les rochers de Scylla, sur la côte ouest d'Italie. Là, attirant les marins par leurs voix mélodieuses, elles les retenaient dans une vaste prairie, couverte des ossements des infortunés qui les avaient précédés, et ils y périssaient bientôt. Ulysse échappa à leurs séductions en se faisant attacher au mât de son vaisseau, et en bouchant avec de la cire les oreilles de ses compagnons.
Postérieurement à Homère, on broda le mythe des Sirènes. On leur fabriqua des noms. On chercha, suivant des tendances que nous avons déjà eu occasion de caractériser, à les relier à l'ensemble du système mythologique. Mais ces tentatives, faites à différents âges, offrent nécessairement les plus grandes divergences, ainsi que nous allons le voir.


L'origine et le nombre des Sirènes

Les Sirènes sont filles d'Achéloüs et de Stérope. De là leur nom d'Achéloïdes, selon Apollodore ; ou de Phorcus, selon Plutarque. Leur mère, dans la première hypothèse, est tour à tour Stérope, Terpsichore, Melpomène, Calliope, la Terre.
Elles sont au nombre de deux: Aglaophémé et Thelxiépie, selon Eustathe ; de trois: Pisinoé, Aglaope, Thelxiépie, selon Tzetzès ; ou Parthénope, Ligie, Leucosie, selon Eustathe ; ou Pisinoé, Thelxiépie, Molpée, selon Hygin ; ou Aglaophone, Thelxiope, Molpo, selon le Scoliaste d'Apollon ; de quatre: Aglaophémé, Thelxiépie, Pisinoé, Ligye, selon Didyme. Platon admet huit Sirènes, sans les nommer.
Le lieu de leur séjour est successivement le cap Pélore, l'île d'Anthémuse, les îles de Sirénuses ou Caprée.


Les ailes des Sirènes

Homère ne les mentionne pas comme ayant des ailes, mais toutes les traditions postérieures s'accordent à leur donner cet attribut, et même, suivant les légendes des derniers âges, la partie inférieure de leur corps était celle d'un oiseau. Elles devaient leurs ailes, soit aux dieux, qui, sur leur demande, les leur avaient accordées pour chercher Proserpine, soit à la fureur de Cérès, qui pensait ainsi les punir d'avoir laissé disparaître sa fille, soit à Vénus, irritée de ce qu'elles fermaient leur cœur à l'amour. A l'instigation de Junon, elles osèrent disputer aux Muses le prix du chant. Vaincues, elles furent privées de leurs ailes, selon Pausanias.


Les Sirènes et les Argonautes

Les Sirènes figurent aussi dans le mythe des Argonautes. Elles essayèrent de séduire ces vaillants navigateurs, mais Orphée fit la contre-partie de leur chant. Or, un oracle déclarait que le jour où les Sirènes verraient leur mélodie impuissante, elles périraient. Elles furent donc changées en rochers. D'autres rapportent cette catastrophe au passage d'Ulysse et ajoutent que Parthénope, noyée dans les flots, fut jetée sur la côte, où on lui éleva un tombeau. C'est là que s'éleva plus tard la ville de Naples.


Les représentations des Sirènes

Les Sirènes avaient un temple auprès de Sorrente. L'art plastique s'est conformé, pour les représenter, aux descriptions des poètes. Quelquefois on les trouve, sur les anciens monuments, avec tout le corps d'oiseau et la tête de femme. Leurs attributs sont une lyre, une double flûte, un rouleau de musique et un miroir.
La croyance aux Sirènes subsista assez tard chez les peuples modernes. Un journal anglais du XVIIe siècle mentionne, suivant Timperley (Typographical Encyclopedia), la merveilleuse apparition d'une mermaid (sirène) sur les côtes de la Grande-Bretagne.

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