Le mythe de Amoun


Le dieu principal des Égyptiens

Amoun est le dieu principal des Égyptiens, des Éthiopiens et des nations libyennes de même race. Son nom signifie l'Occulte, ou bien, suivant Jamblique, la manifestation de ce qui est caché dans les ténèbres. Amoun est le plus grand des dieux. Il embrasse toutes choses. Il est l'esprit vivant, l'âme suprême qui pénètre et vivifie tout.
Les attributs généraux qui caractérisent son essence sont le disque, image du soleil, les cornes et le fléau. Sur les monuments égyptiens, il est représenté tantôt sous la forme d'un homme criocéphale ou à tête de bélier, tantôt sous forme toute humaine. Dans ce dernier cas, sa tête est surmontée d'un disque et de deux grandes plumes. Les carnations sont peintes en bleu ou en vert, couleurs consacrées à Amoun. Une bandelette partant de la coiffure tombe en arrière. D'une main il tient un sceptre terminé par une tête de coucoupha, et de l'autre une croix ansée, symbole de la vie divine. Le bélier conducteur du troupeau, et, suivant Champollion jeune, symbole de l'esprit de vie, lui était consacré. Non-seulement on réprésentait le dieu avec une tête de bélier, mais de plus, on nourrissait à Thèbes un véritable bélier qui était révéré comme le représentant symbolique d'Amoun et son image vivante.
Amoun était le dieu principal de Méroé, capitale de l'Éthiopie. Il avait dans l'oasis de Syouah (oasis d'Ammon) un temple et un oracle, l'un des plus célèbres de l'antiquité. En Egypte, bien qu'il fût partout révéré, le véritable siège de son culte était Thèbes, qui fut appelée à cause de cela No-Amoun Amon-No, c'est-à-dire possession d'Amour. Des monuments, dont les ruines colossales se voient encore, le temple et le palais de Karnak, auquel conduisait une immense avenue bordée de béliers, lui étaient consacrés dans cette ville.
Le culte d'Amoun paraît être originaire de l'Éthiopie, d'où il aurait d'abord passé à Thèbes, pour se répandre de là dans toute l'Égypte. C'est ce que semble attester une cérémonie annuelle mentionnée par Eustathe et par Diodore. Tous les ans, à une certaine époque, les Éthiopiens en levaient solennellement du temple de Thèbes la statue d'Amoun avec son tabernacle. Ils la transportaient de ville en ville jusqu'en Libye, puis ils la rapportaient à Thèbes, où l'on célébrait son entrée comme si le dieu fût arrivé d'Éthiopie.


La personnification suprême de l'énergie divine

Amoun, personnification suprême de l'énergie divine, se combine souvent avec d'autres dieux, qui au fond ne sont autres que lui-même sous un aspect plus restreint et plus déterminé. Ainsi, il devient Amoun-Mendès, Amoun-Chnoubis, Amoun-Ra:
Amoun-Mendès: c'est Amoun considéré spécialement comme le propagateur de la vie dans la nature. Sous cette forme, il était principalement révéré à Panopolis.
Amoun-Chnoubis (ou Amoun créateur): il était particulièrement révéré à Éléphantine.
Amoun-Ra (ou Amoun-Soleil): c'est Amoun considéré comme le directeur de l'univers et l'âme des quatre éléments. Il est alors figuré (notamment sur le zodiaque de Denderah) par quatre têtes de bélier groupées et surmontées du disque que soutiennent des cornes.


Amoun chez les Grecs

Amoun, identifié par les Grecs avec Jupiter, devint chez eux Ammon, Jupiter Ammon, et ils le rattachèrent à leur propre mythologie par diverses fables. Toutes ces fables se rapportent à l'Ammon libyen, celui de Syouah dont le temple et l'oracle obtinrent chez les Grecs une grande célébrité. Ainsi, ils racontent qu'Hercule (d'autres disent Bacchus) étant sur le point de mourir de soif avec son armée au milieu des sables de la Libye, implora le secours de Jupiter, et qu'alors parut soudain un bélier qui, fouillant la terre avec ses cornes, fit jaillir une source. Par reconnaissance, Hercule éleva en ce lieu un temple magnifique (l'Ammonium de Syouah) qu'il dédia à Jupiter-Amnon, c'est-à-dire le Sablonneux. Deux colombes s'envolèrent de Thèbes en Egypte: l'une se rendit à Dodone, et l'autre en Libye, où elle donna naissance à l'oracle d'Ammon. Cet oracle fut consulté par Hercule, par Céphée, par Persée et, dans les temps historiques, par Alexandre. Il ne jouissait plus d'aucune réputation du temps de Plutaque.
Le temple était situé dans un oasis délicieux, à neuf jours de marche d'Alexandrie. Suivant Hérodote, il se trouvait là une fontaine dont les eaux étaient froides la nuit et chaudes le jour. Le temple était desservi par plus de cent prêtres, dont les plus âgés avaient seuls mission de transmettre les oracles. La statue du dieu était, disait-on, d'un bronze dans lequel on avait fait dissoudre des pierres précieuses.

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