Le mythe de Atalante


Les deux Atalantes

Les mythologues s'accordent généralement à reconnaître, dans la symbolique grecque, deux personnages différente portant le nom d'Atalante. Aussi, les traditions sont tellement confuses, qu'il est difficile de soutenir l'opinion contraire. Cependant, les nombreuses analogies qu'offre la fable des deux Atalantes fait penser que celles-ci sont au fond parfaitement identiques. Les divers récits des auteurs anciens ne sont évidemment que le développement d'un mythe, originaire d'Arcadie, et qui se lie étroitement à celui de l'Artémis arcadienne.


Atalante l'Arcadienne

Atalante, l'Arcadienne par excellence, de Schœnée ou Sciros, était la fille de Jasos, Jasios ou Jasion. Suivant la version d'Apollodore, son père la fit exposer. Le serviteur chargé de l'exécution de cet ordre déposa l'enfant sur le mont Parthénion, mont virginal, auprès d'une source, et à l'entrée d'une grotte qu'ombrageaient de grands arbres. Cette circonstance n'est pas indifférente à noter, si l'on se rappelle le rôle important que jouait, dans le mythe de l'Artémis arcadienne, tout le système d'eaux courantes du pays.
Plus tard, on voit, dans Pausanias, Atalante, mourante de soif après les fatigues de la chasse, frapper de sa lance un rocher, au milieu des ruines de Cyphanta, et en faire jaillir une source d'eau vive. Une ourse vint cependant allaiter la jeune enfant, jusqu'à ce que des chasseurs l'ayant trouvée, la prirent et l'élevèrent parmi eux dans toute la rudesse de la vie agreste.
Étant parvenue à l'âge de puberté, Atalante voulut demeurer vierge. Et elle passait sa vie dans les forets, et toujours armée. Les centaures Rhœcus et Hylæus ayant voulu la violer, elle les tua à coups de flèche. Elle se trouva avec les autres Héros à la chasse du sanglier de Calydon, et vainquit Pélée à la lutte, aux Jeux qui furent célébrés pour les funérailles de Pélias.
Elle retrouva ses parents quelque temps après, et comme son père voulait qu'elle se mariât, malgré la défense de l'oracle de Delphes, elle se rendit à un endroit destiné à la course, où, dit Apollodore, ayant fiché au milieu un pieu de trois coudées, elle disait à ceux qui la demandaient en mariage de courir devant, et elle les poursuivait tout armée. La mort était le partage de celui qui se laissait atteindre, et la main d'Atalante devait être la récompense de celui qui serait vainqueur. Beaucoup de prétendants y avaient déjà laissé la vie, lorsque Milanion devint amoureux d'elle, et se présenta à la course. Vénus lui avait donné des pommes d'or, qu'il lui jetait lorsqu'elle était prête à l'atteindre. Atalante, s'étant dérangée de sa course pour les ramasser, fut vaincue, et Milanion l'épousa.
Étant un jour à la chasse, les deux époux ne craignirent pas de profaner l'enceinte consacrée à Jupiter, en s'y livrant aux plaisirs de l'amour. Le dieu, irrité, les changea en lions. Cette première Atalante eut de Milanion, d'autres disent du dieu Mars, un fils: Parthénopée, qui se trouva à la guerre de Thèbes.


Atalante la Béotienne

Atalante est une Béotienne. Elle est la fille de Schœnée, et la femme d'Hippomène. Les traditions qui la regardent ne différent qu'en quelques points peu importants de celle que nous venons d'exposer. Ainsi, pour cette seconde Atalante, on place le lieu de la course à Onchestos en Thessalie. Milanion est Hippomène, et le sanctuaire profané devient un temple de Cybèle, qui change en lions les criminels, et les attelle à son char. Les mythologues latins, entre antres Ovide et Hygin, attribuent le ressentiment de la déesse à l'ingratitude d'Hippomène, qui n'avait pas remercié Vénus des pommes d'or auxquelles il avait dû sa victoire.

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