Le mythe de Dactyles Idéens (ou Idaioi Dactuloi)


Des génies phrygiens

Les Dactyles Idéens sont des génies phrygiens, auxquels on attribue la découverte et la mise en œuvre du fer et de l'airain. Les diverses étymologies de leur nom données par les auteurs anciens ne sont pas plus satisfaisantes que la prétendue généalogie de Strabon, qui, cherchant à expliquer la mystérieuse analogie des Dactyles avec les Curètes, les Corybantes, les Cabires, les Telchines, fait ces génies métallurgistes, pères et fils des Curètes.


L'origine des Dactyles

Issus de Dactylos, ou de Jupiter et de la nymphe Ida, ou d'Ægesthios, c'est en Phrygie que les placent les plus anciens témoignages. « Là, dans les forêts du mont Ida habitaient ces enchanteurs phrygiens, Celmis, Damnaméneus et le puissant Acmon, qui mit le premier en œuvre, dans les cavités de la montagne, l'art de Vulcain, fertile en découvertes, et qui sut travailler le fer bleuâtre en le jetant dans l'ardente fournaise. » (la Phoronide).
Des récits postérieurs les présentent comme nourriciers ou gardiens de Jupiter, que Rhée leur aurait confié. Parmi eux figure Hercule idéen, et leur séjour est en Crète. Cette fable, qui fit plus tard identifier les Daclyles avec les pénates romains, n'est cependant nullement conforme aux croyances prinordiales, pas plus que leur prétendu séjour en Samothrace, où ils se familiarisèrent, dit-on, avec les cérémonies de l'art magique et des mystères religieux. Dans Arnobe, Orphée est leur élève. Dans Apollonius, c'est à Cypre et non sur l'Ida qu'ils découvrent le fer, tandis qu'un passage de Diodore les fait partir de Phrygie sous la conduite de Mygdon ou Minos, aborder en Crète, et y enseigner aux habitants l'usage du feu et l'emploi des métaux.


Des artistes civilisateurs

Quoiqu'il en soit de ces traditions multiples, les Dactyles, d'abord simples génies de la métallurgie, passèrent ensuite pour d'habiles artistes, pour des civilisateurs, auxquels la Grèce dut la musique cadencée et l'arithmétique. Leurs connaissances embrassaient l'art mystérieux de la magie, et leur valurent le nom de Goètes, enchanteurs. C'était aux Dactyles qu'on attribuait la découverte des formules d'incantation usitées à Ephèse. Les uns présidaient aux sorts, d'autres à la cessation des maléfices.
Quant au nombre des Dactyles, les auteurs le rapportent d'une manière très différente. Ils sont d'abord 3: Cetmis, Damnaméneus, Acmon (la Phoronide). On les regarde ensuite comme étant au nombre de 5, ou, avec le dédoublement, 5 dieux et 5 déesses, auxquels on ajoute Seythès, le Phrygien, qui découvrit le moyen de fondre le fer (St.Clément, Stromates) ; Hercule (Strabon) ; Delas (Eusèbe); Titias, le principal Dactyle ; et Cyllenos, le compagnon de la grande mère des dieux (Apollonius). Ils apparaissent enfin au nombre de 52 ou 100, peut-être en nombre égal à celui des villes de la Crète. Quant aux Dactyles prétendus mentionnés par une tradition locale comme parastates d'Hercule, ils n'appartiennent en rien aux génies phrygiens.
Il suffit de jeter un coup d'œil sur leurs noms, Peonœus (palan), Épimèdes (Épimedomai), Iasios (iasthai), et Acesidas (akeomal), pour voir qu'ils ont trait à l'art de guérir et désignent de simples héros curateurs, confondus à plaisir avec les personnages des traditions phrygiennes. Nous avons parlé plus haut du rapport évidemment adventice des Dactyles avec Jupiter.

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