Le mythe de Destin (ou Fatum ou Moira ou Aisa ou Eimarmené ou Pepromené)


Le destin et la fatalité

Destin, en latin Fatum, en grec Moira, Aisa, Eimarmené, Pepromené, est la personnification de l'idée du destin. Homère ne représente point le destin comme une fatalité inévitable, à laquelle l'homme ne saurait se soustraire, mais seulement comme une prédestination dont l'accomplissement dépend en grande partie de l'homme lui-même, et surtout de son obéissance aux dieux et de sa docilité à leurs conseils. Par conséquent, il ne donne pas au destin les épithètes que les Romains lui ont données, comme inexorabile, insuperabile, ineluctabile, mais il le nomme puissance terrible, qui pèse sur les humains.
Près de lui sont deux urnes, l'une remplie de bonheur, l'autre d'amertume, dont il compose la destinée des hommes. Ou bien il pèse cette destinée dans une balance d'or. D'ailleurs les idées qu'on s'est faites de cette divinité ne sont pas partout les mêmes, et le plus souvent elles varient chez le même auteur.


Le destin selon les poètes

Quant aux poètes tragiques, c'est l'opinion générale que le fatalisme domine leurs compositions, qu'il figure dans leurs œuvres un destin tyrannique qui compose des maux aux hommes, sans considérer s'ils les ont mérités, et les excite souvent au crime.
Quelle qu'ait été la croyance des anciens sur ce point, les bons poètes ne l'ont jamais partagée. Dans les tragiques, par exemple, et surtout dans Æschyle, le destin n'est jamais cruel, envieux ou malicieux, quoique les personnages sur lesquels il pèse le nomment souvent ainsi. Il se montre au contraire toujours sublime et juste. Ce sont les hommes eux-mêmes qui s'attirent leurs maux, ou ils expient les crimes de leurs races ou de leurs familles. Et dans ce dernier cas même, l'innocent qui souffre pour des crimes qui ne sont pas les siens, en est souvent dédommagé plus tard.
Nous irions trop loin, si nous voulions énumérer les différentes opinions des poètes et philosophes anciens à ce sujet. Il suffit de remarquer que les Romains se figuraient le destin plus sévère encore que les Grecs, et qu'ils inclinaient davantage vers le fatalisme. Dans les inscriptions romaines, où le destin est souvent appelé, au pluriel, fata, il est représenté sous la forme d'une femme avec les attributs de la fortune, le gouvernail ou la corne d'abondance. On le voit encore comme une femme revêtue d'un vêtement long, tenant à la main un rouleau sur lequel elle écrit avec un style.

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