Le mythe de Diomède (ou Diomédès)


Le fils de Mars

Diomède est le fils de Mars et de Cyrène. Il était le roi des Bistoniens de Thrace. Il nourrissait ses juments de chair humaine. Hercule le vainquit, le fit périr, et donna ses juments à Eurysthée, qui les mit en liberté. Elles allèrent sur le mont Olympe, et y furent dévorées par les bêtes féroces.
Suivant Hygin, il était fils d'Atlas et d'Astérie.


Le fils de Tydée

Diomède est le fils de Tydée et de Déipylé. Il est également le petit-fils d'Œnée et l'époux d'Æglalée. Il était roi d'Ætolie, et après la mort d'Adraste, il devint roi d'Argos.
Il faut distinguer, quant à la vie de ce héros, les traditions homériques de celles qui leur sont postérieures. Suivant les premières, dès sa plus tendre enfance, Diomède perdit son père, qui fut tué dans la guerre de Thèbes. Lui-même avec les autres Épigones s'empara plus tard de cette ville. Il avait pour épouse Æglalée, petite-fille d'Adrastos. Il conduisit avec Sthénélus et Euryalus quatre-vingts vaisseaux devant Troie, où il se signala comme le guerrier le plus brave des Grecs, après Achille. Comme ce héros et comme Ulysse, Diomède était aimé de Minerve. Il s'offrit au combat avec Hector. D'abord le sort ne lui fut pas favorable. Plus tard cependant, il l'attaqua deux fois, et le renversa même. Mais Jupiter et Apollon protégèrent le héros troyen. Il lutta aussi contre Énée, et même, avec le secours de Minerve, contre les dieux protecteurs de Troie. Il blessa Vénus à la main lorsqu'elle vint au secours d'Énée, et la força de quitter le champ de bataille. Assisté de Minerve, qui était montée sur son char, dont, comme dit le poète, « l'essieu gémit sous le poids de la déesse terrible et du héros », il blessa le dieu Mars. Un grand nombre de guerriers troyens tombèrent sous ses coups. Il fut plusieurs fois blessé, par Pâris lorsque les Troyens surprirent le camp des Grecs, et par Pandarus, qu'il tua.
Sthénélus était son ami et le conducteur de son char. Sa cuirasse avait été forgée par Vulcain. Il portait aussi une peau de lion. Ainsi qu'Achille, Ulysse et Hector, Diomède est du nombre des héros les plus célébrés par Homère. Il assiste à tous les combats, et se trouve à tous les dangers. Son opinion prévaut dans le conseil, il sort victorieux des jeux, il est la terreur des ennemis, et jouit d'une grande autorité parmi ses amis.


Les mythes postérieurs à Homère

Après la guerre des Épigones contre Troie, Diomède sollicita la main d'Hélène, et plus tard fit partie de l'expédition de Troie. Comme parent de Thersite, tué par Achille, il s'opposa à ce que l'amazone Penthésilée reçût les honneurs de la sépulture. Lui-même, il saisit le corps de cette princesse par les pieds, et le traîna dans le Scamandre. Il se tendit avec Ulysse à Lemnos, pour engager Philoctète à se rendre devant Troie.
Hygin le met au nombre des guerriers cachés dans le cheval de bols. Il se glissa pendant la nuit avec Ulysse dans la citadelle, et s'empara du Palladium. Eustathe rapporte qu'à leur retour de cette expédition, Ulysse, qui voulait seul jouir de l'honneur d'avoir enlevé ce précieux dépôt, tâcha d'assassiner son compagnon d'armes. Mais il fut prévenu par ce héros, et chargé de fers. Alors, ainsi que l'avait prédit l'oracle, s'accomplirent les destinées de Troie, que ce palladium avait toujours protégée. La guerre étant terminée, Diomède transporta le palladium à Argos. Mais, à sa mort, il fut enlevé par un de ses descendants, ou, suivant d'autres, par Démophon.
Diomède fut un de ceux qui, dans le retour de l'expédition, se trouvèrent exposés à des courses incertaines et multipliées, et à des dangers sans nombre, avant de revoir leur patrie. Mars et Vénus, irrités contre celui qui avait osé les attaquer et les blesser, le poursuivirent de leur haine. Mais Minerve le protégea, et le préserva de la mort. Jeté sur les côtes de Lycie, et sur le point d'être immolé à Mars par le roi Lycus, il fut sauvé par Calirrhoé, sa fille, qui avait conçu de l'amour par lui. Suivant Pausanias, Diomède débarqua à main armée dans l'Attique, que, dans l'obscurité de la nuit, il prit pour un pays ennemi, et perdit le palladium. A son retour à Argos, il trouva sa femme Ægiale ou Ægialée vivant en adultère avec Hippolyte, ou, suivant d'autres, avec Cométès, ou avec Cyllabarus. Il quitta alors Argos de sa propre volonté, ou peut-être chassé par sa femme et ses amants. Dans la plupart des lieux où il passa, il fonda des sanctuaires en l'honneur de Minerve, sa déesse tutélaire. Il reconquit enfin Argos, après avoir passé quelque temps en Étolie, où il tua Agrios avec tous ses fils. Quelques auteurs le font jeter par une tempête sur la côte d'Italie, où Daunus, roi de cette contrée, lui donna l'hospitalité, et lui promit sa fille Évippé en mariage, ainsi qu'une partie de son royaume, s'il voulait lui prêter secours contre les Messapiens, ses ennemis. Diomède, ayant accepté, défit l'armée ennemie, obtint Évippé, et partagea avec les siens le pays qu'il venait de conquérir. Sa femme lui donna deux fils: Diomède et Amphinomos. Il mourut très avancé en âge, et fut enseveli par les Dauniens dans l'île qui, depuis, porta son nom.
D'autres prétendent qu'après la victoire remportée sur les Messapiens, Daunus laissa à Diomède le choix entre le pays conquis et le butin. Alænos, frère naturel de Diomède, appelé comme arbitre, et voulant plaire à Évippé, qu'il aimait, adjugea le butin à Diomède. Le héros, mécontent de ce partage, donna sa malédiction au pays. En Italie, il ne se montra plus l'ennemi des Troyens, car Pausanias et Servius rapportent qu'il se rangea du côté d'Énée dans la guerre contre Turnus.
Sa mort est très diversement racontée. Les uns disent qu'il fut tué par le roi Daunus, ou qu'il mourut très vieux en Daunie. D'autres le font disparaître dans l'île qui porta son nom, ou dans le pays des Hénètes. Selon plusieurs auteurs, il fonda un grand nombre de temples et de villes sur la côte orientale de l'Italie. Strabon le fait aussi construire en partie un canal sur le promontoire de Garganon. Partout où vint ce héros, ajoute-t-il, il répandit le culte des dieux et des héros, mais surtout de Minerve, sa déesse protectrice, et abolit les sacrifices humains. Après sa mort, on lui rendit des honneurs divins, surtout en Italie, où déjà, pendant sa vie, on lui avait érigé des statues. Daunus, qui, selon une tradition peu accréditée, lui ôta la vie, fit précipiter ses statues dans la mer. Mais elles reparaissaient toujours et reprenaient leurs premières places. Les Hénètes sacrifiaient à Diomède des chevaux blancs. On trouve aussi des traces de son culte dans la Grèce, car Pindare dit qu'il fut placé parmi les dieux avec les Dioscures et qu'il vit avec eux. A la fête que les Athéniens célébraient en l'honneur de Minerve, on portait avec beaucoup de pompe le bouclier de Diomède avec le Palladium, et on baignait l'image du héros dans l'Inachus, usage qu'Eumédès, prêtre de Minerve, introduisit à Argos.
Selon une autre conjecture, Diomède fut l'ancien nom (pélasgien peut-être) d'une divinité qui plus tard, fut confondue avec le héros son homonyme. Il était représenté dans l'Acropolis d'Athènes emportant le Palladium de Troie. Polygnote aussi l'avait représenté dans la Lesché de Delphes. Sur des gemmes on le voit en costume étolien, la chlamyde roulés autour du bras gauche.


Le fils de Diomède

Diomède est le fils de Diomède et d'Évippé.

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