Le mythe de Mithra


Une divinité persane

Mithra est une divinité persane, dont le Zend-Avesta ne trace le caractère que d'une manière très vague et qu'on a identifiée tantôt avec l'Ized de la planète de Vénus, tantôt avec celui du Soleil. Distinct de cet astre, suivant les cosmogonies parsi, Mithra est subordonné à Ormuzd. Il parcourt incessamment l'espace, voyant tout de ses mille yeux, entendant tout de ses mille oreilles.
Intercesseur d'Ormuzd, il combat sans relâche Ahriman et les Devs, garde toutes les créatures, donne la fertilité à la terre, la prospérité aux hommes. Enfin c'est lui qui pèse les actions humaines au passage du pont Tchinévad, par lequel on entre dans le royaume de l'éternité.
On doit invoquer Mithra trois fois par jour. Un des mois de l'année lui est consacré, et dans chaque autre mois, un jour.


L'expansion de son culte

On ne sait rien de plus sur Mithra, qui, suivant Hérodote, n'est autre que le principe des générations et de la fécondité qui perpétue et rajeunit le monde. Quoi qu'il en soit, son culte est l'un de ceux qui ont été le plus généralement répandus. Les conquêtes de Darius le popularisèrent au delà de la Haute-Asie, et les divers événements qui suivirent, surtout l'établissement des monarchies grecques dans l'Orient, le firent connaître aux peuples les plus différents.
Introduit en Egypte, où l'école philosophique l'amalgama avec ses théories mystiques, il pénétra dans l'empire romain après les guerres du Pont et de la Cilicie, et se répandit bientôt jusque dans les Gaules et la Germanie, comme le prouvent les bas-reliefs retrouvés de nos jours dans ces contrées.


L'initiation au culte de Mithra

A Rome, un temple creusé sous le mont Capitolin fut consacré à Mithra, dont le culte mystérieux, principalement en faveur sous Claude et Néron, se célébrait dans des grottes. Les initiés étaient soumis à des épreuves extrêmement rigoureuses, à la fin desquelles on les baptisait. On les marquait ensuite d'un sceau, puis ils étaient couronnés et armés.
Les assistants les saluaient alors du titre de frère d'armes. Toute la confrérie mithriaque se divisait en sept classes, formant l'échelle aux sept échelons, dont le premier, dit Origène, était de plomb, le deuxième d'étain, le troisième de cuivre, le quatrième de cuivre, le cinquième d'un alliage, le sixième d'argent, le septième d'or. Chacun de ces échelons était consacré à une divinité différente, ce qui donnait la réunion des sept dieux: Saturne, Vénus, Jupiter, Mercure, Mars, la Lune, le Soleil. Les membres du grade inférieur se nommaient soldats, puis venaient les lions (hommes) ou hyènes (femmes), les Corbeaux, les Perses, les Bromes, les Hélioi ou Soleils, enfin les Pères. L'initié qui obtenait le grade supérieur se nommait Pater Patratus, ou grand pontife.
Il paraît que chaque classe se distinguait par un costume particulier et offrait des sacrifices qui tiraient leur nom de celui des adeptes. Ainsi dans les Léontiques, l'eau ne devait pas apparaître. Dans les Persiques, en présentait du miel au dieu. Quelquefois on lui immolait des victimes humaines. Adrien s'efforça de proscrire ces sanglantes cérémonies. L'une des fêtes les plus célèbres était celle des gryphes, qui se célébrait le 24 avril. Les initiés y portaient des robes couvertes de figures bizarres.


Les représentations de Mithra

Dans les bas-reliefs qui nous restent, Mithra est représenté le plus habituellement sous la figure d'un jeune homme coiffé du bonnet phrygien et vêtu de la candys ou manteau flottant, du sadéré ou tunique courte, et du pantalon nommé par les Grecs sarabara ou accaxyris. Il presse du genou un taureau atterré, et pendant qu'il lui tient le muffle de la main gauche, il lui plonge de la droite un poignard dans le cou. Un chien, un serpent, un scorpion, une fourmi, s'acharnent autour de l'animal mourant. Dans quelques monuments, un personnage tenant en main une sorte de Lituus, soulève la queue du taureau. Auprès de lui se trouvent un lion et un oiseau. Quelquefois encore Mithra a des ailes. D'un côté est un homme ou un dieu tenant un flambeau dans la position ordinaire, de l'autre, un personnage dont la main soutient un flambeau renversé.
Les monuments les plus remarquables relatifs au culte de Mithra dans l'Occident sont ceux de Ladenburg, de la villa Albani, de Fehlbach, le monument aux douze tableaux, décrit en détail par Seel, et enfin les deux bas-reliefs de Mauls (Tyrol) et de Stix-Neusiedel.

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