Le mythe de Némésis


La déesse de la vengeance

Némésis est la déesse de la vengeance. Les poètes la font fille de la Nuit, ou de l'Érèbe, ou de l'Océan, ou de la Justice, ou de Jupiter et de la Nécessité. Suivant cette dernière tradition, Némésis accoucha d'un œuf que Minerve porta à Léda et d'où sortirent les Dioscures.
Originairement, cette déesse était la personnification du sentiment moral de la justice et de l'équité, de la conscience et de la répugnance innée pour le mal. Aussi Hésiode la place-t-il à côté de la Pudeur (Aidos). Plus tard, et ceci apparaît surtout dans Hérodote et dans Pindare, on regarda Némésis comme une divinité fatale, présidant au sort des humains, et s'occupant principalement d'égaliser les conditions, en poursuivant les mortels aveuglés par de grandes richesses ou par l'excès du bonheur. Une fois comprise ainsi, Némésis devint nécessairement la déesse de la vengeance et du châtiment, qui, de même que Dicé et les Furies, finit toujours par atteindre les impies et les orgueilleux.
A Smyrne on adorait deux Némésis. Alexandre reçut d'elles l'ordre de rebâtir la ville. Ce dédoublement de la grande déesse ne paraît pas appartenir à une haute antiquité.


Les surnoms de Némésis

Les surnoms les plus ordinaires de Némésis sont ceux d'Adrastée et de Rhamnusie. Le premier est tiré soit du sanctuaire élevé par Adraste, soit d'un mot grec, qui la désigne comme la déesse à laquelle on ne saurait échapper. Le second lui fut donné à cause du temple qu'elle avait à Rhamnus ou Rhamnonte, bourg de l'Attique. On l'adorait aussi à Smyrne, à Patres, à Cyzique, et quinze chapelles, dit-on, lui étaient dédiées sur les bords du lac Mœris.


Les représentations de Némésis

Dans l'origine l'art antique représentait Némésis sous les mêmes traits que Vénus. C'est du moins ce qu'on peut conjecturer d'un passage de Pline, où il est dit qu'Agoracrite, élève de Phidias, ayant manqué le prix du concours, n'eut qu'à changer les attributs de la statue de Vénus qu'il avait présentée, pour en faire une Némésis.
Plus tard on la représenta avec une figure grave et sévère. De nombreuses médailles nous la montrent écartant de la main droite des vêtements qui lui couvrent la poitrine, et dirigeant ses regards sur son sein. Elle tient dans sa main gauche une coquille, un frein ou une branche de frêne, et dans la droite une mesure. Quelquefois, on voit à ses pieds la roue de la fortune et un griffon. Rarement elle a des ailes.
Il y avait à Rhamnus une célèbre statue de Némésis, taillée par Phidias dans le marbre qu'avaient apporté les Perses pour élever un trophée lorsqu'ils croyaient remporter la victoire à Marathon.

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