Le mythe de Siva


Le rénovateur et le modificateur

Siva est la troisième personne de la Trimourti hindoue. Il est le rénovateur et le modificateur par excellence, et se présente par conséquent sous deux faces tout à fait contraires: destruction et reproduction. Car, le monde existant de toute éternité, et toutes choses ne faisant que se transformer, pour les Hindous naître c'est apparaître sous une forme nouvelle ; mourir c'est ne plus paraître sous cette forme.


Les divergences au sujet du mythe de Siva

Les traditions les plus contraires se combattent sans cesse au sujet de ce dieu dans les livres sacrés des Hindous. Ces divergences viennent de l'antiquité du culte de Siva, qui, antérieur au Vishnouisme, fut en antagonisme avec les modifications successives amenées par le cours des siècles.
« Quand se furent formées les quatorze mondes avec l'axe qui les traverse et au-dessus le mont Kailaça, alors parut sur le sommet de ce dernier le triangle, Yoni, et dans l'Yoni, le Lingam. Ce Lingam (arbre de vie) avait trois écorces. La première et la plus extérieure était Brahma, celle du milieu Vishnou, et la troisième et la plus tendre Siva. Et quand les trois dieux se furent détachés, il ne resta plus dans le triangle que la tige nue, désormais sous la garde de Siva. »
D'autres fois on représente Siva flottant, comme Brabma, dans le lotus: « Sur la montagne d'or Kailasa, habite le dieu Siva. Là est une plate-forme, sur laquelle se trouve une table carrée, enrichie de neuf pierres précieuses, et au milieu le Padma (lotus), portant dans son sein le triangle, origine et source de toutes choses. De ce triangle sort le Lingam, dieu éternel, qui en fait son éternelle demeure. »


La famille et les incarnations de Siva

Comme les deux autres membres de la trinité hindoue, Siva a une femme Bhavani, qui est sa fille, sa sœur et sa mère, et avec laquelle il fut obligé de lutter pendant longtemps. Il eut d'elle Ganéça et Skanda, après avoir tué Kama, qui l'avait embrasé de ses feux. On lui donne encore pour enfants Véirava et Virabhadra, nés de sa sueur et de son souffle, puis Agni, Moudévi, Sana, Manarçouami, Içania.
Siva s'incarna deux fois, sous les noms de Markandéia et de Kandopa. Il gouverne et conduit l'univers. Il prononce et exécute à la fois, dans les enfers comme ici bas, les arrêts de la justice et de la vengeance divine, et partout il est assisté de son épouse Bhavani.
Siva porte, sous le double aspect de reproducteur et de destructeur, une longue série de noms, dont le nombre s'élève à mille environ.


Le Siva bienfaisant et le Siva infernal

Le Siva bienfaisant est représenté porté sur le taureau Nandi, tenant dans ses mains le chevrotain, le bon serpent et la fleur sacrée du lotus. Il a cinq têtes, dont une avec cinq yeux (de là le surnom de Viroubakcha (aux yeux hideux), et quatre mains. De son front, orné d'un croissant, coule une eau céleste.
Au contraire le Siva infernal, qui se plaît au séjour des morts, s'abreuve de larmes et de sang, exerce les plus horribles vengeances, punit, récompense, et gouverne les âmes et les démons. Ce Siva est représenté, vomissant le feu de sa bouche, armée de dents aiguës. Sa chevelure, entourée de flammes, est ou couverte de cendres, ou couronnée de crânes humains. Des serpents lui servent de ceinture et de bracelets. Ses mains nombreuses portent les armes les plus redoutables. Enfin un tigre est à ses côtés.
Dans les légendes populaires le rôle de Siva a été complètement défiguré, et on le dépeint comme un libertin, un ivrogne, et un voleur. « Ravana, lui dit son épouse Bhavani, est resté debout au cœur de l'été environné de quatre brasiers ardents, allumés en son honneur. Par le froid le plus dur, il est resté debout dans l'eau glacée. Par la rude saison des pluies, il est resté debout, la tête inondée de torrents. Pour toi, tu n'es qu'un vieux coquin, que les voluptés ont flétri, un ivrogne dont la raison est étouffée par la fumée des herbes étourdissantes que tu respires. Tu couvres de cendres ton corps ignoble. Ton séjour de prédilection, ce sont les cimetières. Tu les habites comme un vampire. Va, mendiant, ton nom sera en exécration parmi les hommes. A la longue on finira par t'oublier, monstre. »

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