Le mythe de Trophonius (ou Trophonios)


Le fils d'Erginus

Trophonius est un célèbre architecte minyen. Il est le fils d'Erginus, ou de Valens et de Phronia, suivant Cicéron, qui l'identifie avec Mercure. Il fut divinisé après sa mort, sans qu'on sache trop pourquoi. Voici l'origine de son apothéose.
Une sécheresse opiniâtre ayant désolé la Béotie pendant deux ans, on consulta la Pythie, qui ordonna de suivre les avis de Trophonius. Les Béotiens se rendirent alors à Lébadée: un certain Saon retrouva la grotte où Trophonius avait disparu, en suivant des abeilles qui y avaient essaimé. Bientôt cet oracle devint célèbre, tant par la certitude de ces décisions, que par le singulier mode suivant lequel on le consultait.


L'antre de Trophonius

L'antre de Trophonius était précédé d'un vestibule entouré d'une barrière de marbre blanc que couronnaient des obélisques d'airain. Une grotte creusée au ciseau offrait une ouverture d'environ huit coudées de hauteur sur quatre de largeur. C'est là qu'était l'entrée de la caverne, dans laquelle on descendait par le moyen d'une échelle. Parvenu à une certaine profondeur, on rencontrait une ouverture étroite, dans laquelle on introduisait d'abord ses pieds. Le corps ne passait qu'avec une grande difficulté, et l'on se sentait alors entraîné avec une rapidité extrême jusqu'au fond du souterrain. Le retour s'opérait la tête en bas, les pieds en l'air, et avec une égale rapidité.
Pour empêcher le consultant de porter des mains indiscrètes sur la machine dans laquelle il était ainsi lancé, les prêtres avaient le soin de les lui faire remplir de gâteaux de miel, destinés à apaiser la voracité des serpents dont le passage était, assuraient-ils, infesté. On n'entrait dans la caverne que de nuit, et après de longues préparations et un strict examen. Celui qui venait consulter l'oracle devait passer plusieurs jours dans un petit temple dédié à la Bonne Fortune et au Bon Génie. Il devait se servir de bains chauds, oindre son corps d'huile, s'abstenir de vin, se nourrir de la chair d'animaux offerts par lui en sacrifice, et se revêtir d'une robe de lin. L'avenir se dévoilait à ses yeux par des apparitions. La divinité daignait quelquefois répondre de vive voix.
Le séjour dans l'antre n'était point limité. On y restait quelquefois plongé dans un sommeil d'un jour et d'une nuit. Les gens dont les prêtres soupçonnaient la croyance ne reparaissaient jamais vivants. Leurs corps étaient rejetés de la caverne par une autre issue que celle qu'ils avaient suivie en entrant. Le fidèle, à son retour, était placé sur un siège appelé siège de Mnénosyne, auprès d'une source consacrée à cette muse, et rendait compte de tout ce qui avait frappé ses yeux et ses oreilles. On le reconduisait dans le petit temple de la Bonne-Fortune et du Bon Génie, où il recouvrait ses facultés. L'impression terrible que ses sens avaient reçue s'effaçait difficilement, et le plus grand nombre de ceux qui avaient fait ce voyage conservaient le reste de leur vie les marques d'une sombre mélancolie, ce qui donna naissance à l'expression proverbiale: « Il a consulté l'oracle de Trophonius » appliquée aux personnes dont l'extérieur était grave et soucieux.


La prédiction de Trophonius à Sylla

Suivant Plutarque, Trophonius prédit à Sylla l'heureux succès de la bataille de Chéronée et apparut, avant le combat, à un légionnaire sous la figure d'un dieu égal en beauté à Jupiter-Olympien.

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