Le mythe de Vestales


Les prêtresses de Vesta

Les Vestales étaient les prêtresses de Vesta. Elles jouissaient d'une grande considération et de privilèges particuliers, à cause de la sainteté du culte qui leur était confié. Les conditions de l'élection étaient les suivantes: elles ne devaient avoir ni plus de dix ans, ni moins de six, au moment de l'admission. Il fallait qu'elle les n'eussent aucun défaut corporel, que leur père et mère fussent vivants, de naissance libre, établis en Italie, et n'exerçassent aucun métier malhonnête. Les parents ne pouvaient se refuser à livrer leur fille, que si sa sœur était déjà vestale, ou s'ils n'avaient qu'un enfant ; ou encore quand le père était grand-prêtre, augure quindécemvir, septemvir ou Salien.
Dès qu'une jeune fille avait été désignée (lecta, capta), elle était conduite dans le temple de Vesta et remise au grand-prêtre. Elle sortait alors de puissance paternelle, et avait le droit de faire son testament. Quand il y avait lieu de choisir une Vestale, le prêtre désignait vingt jeunes filles parmi lesquelles la voie du sort indiquait celle qu'il fallait consacrer au service de la déesse. Cependant, il n'y avait pas lieu à consulter le sort lorsque les parents ne s'opposaient point au choix du pontife.


Le rôle des Vestale et leurs obligations

Les Vestales avaient pour principale occupation de garder le feu sacré. Il paraît qu'elles veillaient aussi, dans le temple de Vesta, sur le Palladium et sur les dieux de Samothrace, apportés en Troade par Dardanus, puis en Italie par Énée. Quand elles avaient commis quelque faute ou laissé éteindre le feu sacré, elles étaient punies du fouet.
Quant à celles qui violaient le vœu de la virginité, on les enterrait vivantes, près de la porte Colline, mais en dedans des murs de Rome. On y préparait un petit caveau dans lequel une ouverture pratiquée à la surface du sol donnait accès, et où l'on dressait un lit. On y mettait une lampe allumée et une petite provision des choses les plus nécessaires à la vie: du pain, de l'eau, un pot de lait et un peu d'huile. La Vestale coupable, placée dans une litière fermée hermétiquement, était portée à travers la place publique, au milieu du morne silence de la foule. Au lieu du supplice, les licteurs déliaient les courroies. Avant de terminer cette fatale exécution, le grand pontife faisait des prières secrètes. Il tirait ensuite de la litière la Vestale, qui, couverte d'un voile, descendait dans le caveau, dont l'ouverture était refermée aussitôt.
Celui qui avait ravi l'honneur à une vestale était fouetté jusqu'à ce que la mort s'ensuivît. Vingt Vestales seulement furent convaincues d'avoir violé leur vœu. Pendant onze cents ans que dura l'ordre, treize seulement furent enterrées vives. Les autres périrent par divers genres de supplices, à leur choix. Ce petit nombre frappera d'autant plus qu'elles avaient la liberté de recevoir des hommes chez elles, et d'aller souper chez leurs parents et leurs amis.


Le statut des Vestales

Les Vestales habitaient le temple et y étaient nourries aux dépens du trésor public. Leurs fonctions duraient trente ans. Les dix premières années étaient pour elles une espèce de noviciat, où elles apprenaient les sacrés mystères. Les dix suivantes, elles en faisaient les fonctions. Et les dix dernières, elles en instruisaient les novices. Ce nombre d'années expiré, elles avaient la liberté de renoncer au sacerdoce, d'en dépouiller toutes les marques, et même de se marier. Elles avaient droit de tester du vivant de leur père, et de disposer de tout ce qui les regardait, sans l'entremise d'un curateur. Car, chez les Romains, les femmes étaient toujours en tutelle. Il était défendu de leur faire prêter serment. On les croyait en justice sur leur simple parole.
Quand elles sortaient en public, un licteur portait devant elles des faisceaux. Si, en passant dans les rues, une Vestale rencontrait par hasard quelque criminel qu'on menait au supplice, elle lui sauvait la vie, pourvu qu'elle assurât que c'était une rencontre purement fortuite, et qu'elle n'était pas venue là à dessein. Elles avaient un rang distingué et une place d'honneur dans le cirque et dans les autres spectacles. Auguste leur défendit d'assister aux combats des athlètes. Mais Néron leur rendit cette faculté, parce que les prêtresses de Cérès étaient admises aux jeux olympiques.
Les Vestales furent instituées, dit-on, par Numa, au nombre de deux. L'histoire ou plutôt la fable a conservé les noms de ces deux prêtresses: Gégania et Vérania. Le même roi en ajouta deux encore, Canuléia et Tarpeia. Et enfin, Servius porta leur nombre à six. Leur ordre, qui s'était singulièrement relâché sous les empereurs, fut restauré par Domitien. Théodose l'abolit en l'an 389 de J.-C.


La tenue vestimentaire des Vestales

Les Vestales portaient de longues robes blanches, un bandeau et un voile. Il paraît cependant qu'avec le temps, il leur fut permis de s'écarter de la simplicité première de leur costume.

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