Le mythe de Daphnis


Le fils de Mercure

Daphnis est le fils de Mercure et d'une nymphe. C'était un berger et chasseur sicilien, qui apprit de Pan à jouer de la flûte, et inventa la poésie pastorale. Il était d'une beauté remarquable. Par ailleurs, Virgile, dans la cinquième éclogue, célèbre la personne de César sous le nom mythologique de Daphnis.
Voici les différents mythes qui se rapportent à ce personnage, dans lequel M. Parisot voit un Apollon Nomios très subalterne et particulier à la Sicile.


Une première version du mythe de Daphnis

La nymphe, sa mère, le déposa dans un bois de lauriers. De là son nom de Daphnis, qu'il reçut, suivant d'autres, à cause de l'amitié d'Apollon, auquel le laurier était consacré. Il fut recueilli et élevé par des nymphes et des bergers. Berger lui-même, il aima de bonne heure la solitude, et faisait paître au pied de l'Etna son troupeau, formé des mêmes bœufs que le troupeau du Soleil.
Une nymphe, Echenaïs, que d'autres nomment Xénée, ou Lycé, ou encore Nomie, devint amoureuse de lui, et lui fit jurer une fidélité éternelle, sous peine de devenir aveugle s'il manquait à sa parole. Enivré par la princesse Chimœra, Daphnis oublia son serment, et fut privé de la vue par la nymphe irritée. On dit encore qu'il fut changé en rocher. Sa fin malheureuse fut l'occasion qui fit naître les premiers chants bucoliques sur la lyre de Stésichore, si cependant Daphnis n'avait pas lui-même inventé la poésie pastorale, pour charmer Diane dans ses chasses. Frappé de cécité, Daphnis implora Mercure, qui le transporta au ciel. A l'endroit où le berger quitta la terre, s'éleva une fontaine qui prit son nom, et auprès de laquelle les Siciliens instituèrent une fête annuelle.
Une autre tradition dit que Daphnis se consola de son infortune en se livrant à la poésie et à la musique. Une chute qu'il fit du haut d'un rocher termina sa vie errante.


Une seconde version du mythe de Daphnis

Piplée ou Thalia, amante de Daphnis, lui ayant été ravie par des brigands, le jeune amant se mit à sa recherche, et la retrouva en Phrygie, mais servant comme esclave le roi Lytiersès. Il allait périr pour n'avoir pu remplir un défi que lui avait porté le monarque, lorsque Hercule survint, qui, touché de pitié, tua Lytiersès, délivra Piplée, et fit présent aux deux amants du palais du souverain.


Une troisième version du mythe de Daphnis

Il paraît que la fable rapportée par Théocrite dans sa première et sa septième idylle différait de celles que nous avons rapportées plus haut. Les allusions que présentent ces deux morceaux ne nous donnent malheureusement pour résultat que des conjectures. Peut-être pourrait-on rétablir ainsi le cadre de la narration dont le poète n'a livré que des traits épars.
Daphnis, tout jeune encore, devint l'amant d'une nymphe, à laquelle il manqua de fidélité. Outré de ses justes reproches, il résolut de fermer à jamais son cœur à l'amour. Vénus et Cupidon, irrités de ce dessein, lui inspirèrent une nouvelle passion pour la maîtresse qu'il avait abandonnée, tandis qu'il lui fut désormais impossible de voir la seconde sans dégoût. Ainsi poursuivi par l'amour de celle qu'il n'aimait plus, trop orgueilleux pour revenir à la première, il vivait dans une lutte continuelle. Il tomba peu à peu dans une profonde tristesse, qui touchait tous ceux qui l'entouraient. Vénus, se souvenant de ses infidélités, de ses défis, de ses jactances, et satisfaite de sa vengeance, se joua de sa douleur. Cependant elle ne voulait que l'humilier, et lui ramena son amante. Mais Daphnis s'obstina dans son orgueil. Il mourut dans un accès de colère contre la déesse.

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