Le mythe de Sibylle


Les différentes sibylles

Sibylles est le nom qu'on donne à des femmes inspirées qui, suivant les traditions antiques, parurent en différents temps et dans diverses parties du monde.
Suivant Eustathe, la première Sibylle, après laquelle on comprit sous cette dénomination certaines prophétesses, était la fille de Dardanus et de Néso. Solin et Ausone en comptent trois: l'Erythréenne, la Sardienne et la Cuméenne. Élien en admet quatre, ajoutant aux trois précédentes, la Samienne. Varron, qui en reconnaît dix, les désigne ainsi:

  • La Persique, Babylonique ou Chaldéenne. Elle se nommait Sabba ou Sambithé. Dans des vers supposés, elle se dit fille de Noé.
  • La sibylle libyenne, fille de Jupiter et de Lamie. Elle se rendit, dit-on, à Claros, à Samos, à Delphes, etc.
  • La sibylle Delphique, élevée sur l'Hélicon par les muses. Il paraît qu'elle n'est autre que Manto. D'autres l'identifient avec Hérophile. Diodore la regarde comme la première qui ait reçu le nom de Sibylle.
  • La Cumane, née à Cumes, dans l'Eolide. On la nomme Démophile, Hérophile ou Amalthée.
  • L'Erythréenne, d'Erythres, en Ionie. Elle résidait dans l'antre Corycien, et, après avoir prédit à Hélène la chute de Troie, se consacra au culte d'Apollon Sminthée. Elle mourut à Erythres, après de longues excursions. Marpèse et Cumes revendiquaient l'honneur de lui avoir donné le jour.
  • La Samienne, qui se nommait Phyllo.
  • La Cuméenne, nommée Hérophile, quoiqu'on donne aussi ce nom à la sibylle d'Erythres, ou Démophile. Elle était prêtresse du temple d'Apollon à Cumes. Ce fut elle qui conduisit Énée aux enfers.
  • L'Hellespontine, née à Marpèse, prophétisa du temps de Solon.
  • La Phrygienne, à Ancyre.
  • La Tiburtine, nommée Albunée.

Il est bon de remarquer que cette nomenclature systématique n'exprime nullement le sentiment des anciens, sur le nombre et la qualité des sibylles, qui doivent nécessairement rester aussi confus dans l'histoire qu'ils l'étaient dans la Croyance. Ainsi, Pausanias identifie les sibylles d'Erythres et de Delphes. Ainsi, la sibylle de Cumes, la plus célèbre de toutes, est nommée par les anciens Amalthée, Démo, Démophile, Hérophile, Daphné, Manto, Phémonoé, Manto, etc.


Les recueils de prophéties brûlés par des incendies

On ne sait laquelle des deux sibylles de Cumes apporta à Tarquin ce recueil de prophéties, dont une partie fut brûlée par elle, et le reste confié à un collège de prêtres. L'incendie du Capitole ayant dévoré ce trésor, le sénat fit recueillir en Grèce tout ce qu'on put ramasser de vers sibyllins, et les fit placer dans le temple de Jupiter Capitolin. En même temps, il livra aux flammes les prophéties non authentiques qui circulaient à Rome ou dans l'empire. Auguste agit de même, et déposa les précieux livres sibyllins sous le socle d'Apollon Palatin. Tibère en fit faire un nouveau recueil.
Un second incendie brûla les livres sibyllins, sous Néron. Mais il paraît qu'ils renaissaient de leurs cendres, car on les voit servir dans des occasions importantes, et notamment aux chrétiens.
Nouveaux incendies sous Julien, en 363, et sous Honorius, en 395. Au VIe siècle, lors du siège de Rome par les Goths, on vit encore apparaître une prédiction sibylline. Ce fut sans doute la dernière.

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