Le mythe de Satyres


Les suivants de Bacchus

Les Satyres sont les suivants de Bacchus, dans la mythologie grecque, où ils représentent d'une manière allégorique la vie joyeuse et déréglée des adorateurs du dieu du vin.
Homère n'en fait aucune mention. Hésiode parle d'eux comme d'une race fainéante, sans mentionner la forme sous laquelle l'imagination des Grecs se les représentait, forme empruntée sans doute à celle des singes. Postérieurement à ces deux poètes, et suivant cette tendance à préciser que nous avons vue maintes fois être le caractère des époques tardives, on chercha une origine aux Satyres.
Suivant Nonnus, ils étaient hommes dans l'origine, et fils de Mercure et d'Iphthimé. Mais Junon, mécontente de la négligence avec laquelle ils gardaient Bacchus, les métamorphosa en singes. D'autres auteurs les font naître de Bacchus et de Nicée ou des Naïades. Un passage d'Hésiode, rapporté par Strabon, mais évidemment corrompu, rapporte qu'Hécatée eut de la fille de Phoronée cinq filles. De celles-ci naquirent les Nymphes, les Satyres et les Curètes.


Les représentations des Satyres

En général, les poètes et les artistes de l'antiquité se sont accordés à représenter les Satyres sous les formes suivantes: cheveux hérissés, nez camus et épaté, oreilles pointues, de plus, le cou couvert de petites excroissances semblables à des cornes très exiguës, et le dos terminé par une prolongation caudale, analogue à la queue du cheval, et plus tard, à celle du bouc.
Sur les œuvres d'art, on voit figurer des Satyres de tout âge. Les plus vieux ou Silènes, ont la tête chauve et de longues barbes. Les plus jeunes portaient aussi le nom de satyrisques. Les attributs des satyres étaient la flûte, le thyrse, le syrinx, la houlette, etc. Ils étaient vêtus de peaux d'animaux, et couronnés de lierre, de feuilles de vigne et de branches de pin. Praxitèle avait fait un satyre célèbre dans l'antiquité. Il nous reste de nombreuses œuvres d'art où figurent ces divinités.
Pollux, dans l'Onomasticon, distingue quatre espèces de satyres ou de silènes, ou plutôt quatre types principaux dans lesquels l'art les faisait tous rentrer:

  • Le Silène à cheveux-blancs ayant un nez camus et des traits ramassés et comprimés. C'est ainsi qu'il est représenté sur les vases.
  • Le Silène par excellence, barbu, une chevelure plus abondante et la physionomie plus ouverte.
  • Le satyre proprement dit, sans barbe, jeune, les cheveux ébouriffés, et ayant une queue de cheval. Quelquefois sur les monuments grecs, et toujours sur ceux des Romains, on le voit avec une queue de chèvre.
  • Le Papposilène, plus bestial que les autres, et souvent tout couvert de poils.

Les Satyres dans les fêtes orgiaques

Compagnons fidèles de Bacchus, ces êtres singuliers jouaient le principal rôle dans les fêtes orgiaques. Ils y apparaissaient armés de coupes en agitant le thyrse. Ivrognes et paresseux, quand le vin les avait alourdis, ils s'abandonnaient au sommeil. Ils aimaient d'ailleurs le chant et la musique et jouaient eux-mêmes de la flûte, frappaient sur des cymbales, ou se mêlaient aux chœurs et aux danses des nymphes, qu'ils effrayaient souvent de leurs poursuites brutales. Leur danse avait un nom particulier dans le drame satyrique. Elle s'appelait la Sicimis.
Comme toutes les divinités des bois et des champs, ils étaient très redoutés des voyageurs et des bergers.


La confusion entre les Pans et les Satyres

Dans les dernières époques du polythéisme, on confondit plus ou moins les Satyres avec les Pans ou Panisques, divinités champêtres, formées sur le modèle du dieu Pan, et offrant de nombreuses analogies de forme et de caractère avec les premiers. De plus, les poètes romains s'embarrassèrent peu de caractériser les différences qui séparaient les Satyres des Pans et des Faunes, divinités sylvaines latines, qui leur répondaient. De là une confusion presque continuelle.
Il ne faut cependant pas perdre de vue, que, dans l'origine, ces diverses divinités étaient très différentes, et que l'art plastique les a toujours distinguées les unes des autres, en les faisant figurer dans les mêmes scènes, tandis que les poètes, par exemple, ont donné quelquefois aux satyres de grandes cornes, et des pieds de boucs. On pourrait distinguer ces créations bizarres en trois familles différentes:

  • Pan avec les Pans et les Panisques.
  • Silène avec les Silènes, les Satyres et les Satyrisques.
  • Faune et les Faunes.

Une quatrième classe comprendrait Sylvain et les Sylvains.

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